"A la fin, quand la femme est vraiment grosse, quand elle ne porte plus que des vêtements très amples, quand son corps a atteint une majestueuse ampleur, quand sa peau s'est tendue, remplie, il lui arrive d'aller marcher, pour le plaisir, dans les rues de la ville ou dans les allées du parc, dans ce décor des dernières semaines, pleine de grâce, insouciante et superbe, avec une gloire dorée de petite fille éternelle, comme si cette proéminence, à présent visible par tous, lui assurait dans le fracas ou le silence une sécurité extraordinaire. Elle marche calmement, dans la certitude de porter sur soi les signes transparents d'une bénédiction.
Elle marche sans but, entre toutes les femmes, entre tous les enfants et les mâles plus flous, dans l'illusion que la communauté, aussi violente soit-elle, ne peut à l'instant que l'aimer, la protéger, puisque depuis l'aube des temps, c'est par elle, à travers elle, que tout continue". Pierre Péju
Et d'ici quelques jours s'achèvera l'épopée qui aura duré 9 mois!
